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Lucie,


You were dancing, it was winter.

Et mordu du froid, effrayé par la vitesse, je regardais à travers la vitre en attendant que les portes s'ouvrent. Mais rien à faire ; aucun moyen de s'enfuir. Alors j'ai pris mon mal en patience, dans l'inquiétude tu t'en rends bien compte. J'ai relu une dizaine de fois ces mots que tu avais posé près de la tasse de thé vide, ressorti cette vieille compilation de célibataire endurci, durement frappé par les creux relationnels. J'ai chanté boys don't cry en yaourt. j'avais envie de Manchester, de post-punk agressif. Une corde, une corde, je semblais crier en imitant les cure.
J'ai repensé à l'armée de choses à faire, j'ai laissé les habits dans le lave linge. J'ai pris le train, j'attends l'ouverture des portes sans respirer maintenant. Ivre de vitesse, aigris de l'ivresse. Et je ne sais pas où je vais. Les gares n'ont pas de noms connus. j'ai du dépasser le point de non retour, ma date limite. Je me périme sur le bord de l'a route.
Entrée en gare : entre deux tranches de vie, je m'égare. Et dans la foule j'ai toujours cette guitare en arrière qui semble survivre. J'avance confiant, comme si je savais où j'allais. Pays étranger, France, France où es-tu ? Ici, plus rien n'a de repère sans toi. Et toits à louer, est ce que ça existe ?
J'attends les flocons.
Après mon moment de folie, je suis rentré à l'appartement l'air de rien. Rien n'avait bougé. J'ai allumé la télé, attendu que ça passe. Alors, vu que ça passait pas, j'ai ouvert une bouteille et une autre et ainsi de suite. j'ai regardé la tasse être vide dans la lumière changeante. Puis je me suis souvenu de rien du tout si ce n'est deux ans et des brouettes. Il était l'heure à laquelle on remet en boucle la compilation dont j'ai parlé. Qu'on appelle des potes qu'on a pas vu depuis longtemps, et des ex qu'on a jamais aimé, dont a toujours aimé le cul. Personne répond, il n'est que deux heures pourtant. Et alors que désespéré, j'attends que le soleil se lève, je m'endors pathétique sur le canapé. L'heure a tourné, les saisons ont changées.

Tu me manques, anyway.

Will //


 

Early in the morning.

22/11/2010 (13:31)

Et le soleil, l'envie de partir. L'arbre des voisins n'a plus qu'une seule feuille, solitaire, salutaire. Retenir l'été, à un fil. L'automne, et son film qui passe devant mes yeux. Je deviens passif par le froid. Je ne suis pas fait pour ça.
Ca sent le froid dehors, malgré le grand soleil, les nuages épars. Je contemple ma chambre, dévastée, ou presque, d'une nuit sans lune. Des habits parterre, des livres qui s'empilent, et ces murs habillés à la va-vite de souvenirs. Le vent qui passe partout. La bibliothèque pleine à craquer. Le soleil ne réchauffe plus.
Les tasses de thé, vides, s'alignent, et les cours à réviser qui s'amoncellent. Au milieu de ce trop plein j'imagine le vide, entre toi et moi. j'imagine l'havre de paix que l'on peut se bâtir sur cette géographie variable, croulante, désespérée. 

Storm Warning.

21/11/2010 (0:51)

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E. /


Je vogue de boules dans la gorge, en boules dans le ventre. Le son à fond, malgré l'heure tardive : tant pis pour les voisins du dessus du dessous d'à côté que l'on entend baiser toutes les nuits. On revêt notre air gêné pour aller au lit maintenant, et pudiquement on se tourne le dos. On érige des cloisons immenses ; impénétrables. Inertes dans nos pyjamas très moches qui nous faisaient rire avant. Avant a-t-il une consistance ? Es ce qu'avant à une valeur une fois que tout s'effrite et s'envole avec la brise matinale ?
Tu achètes des jolis sous-vêtements et j'aimerais savoir pour qui ils sont. Et des robes à en tomber à la renverse ; averse dans tes yeux quand je te dis que je te trouve belle dedans. Et pourquoi les choses ne marchent plus ? Pourquoi nos vies s'emboîtent sans harmonies. Rangées là en tas. Soupir. En tas.
Et je me demande où poser ce mot. Comment te demander de faire l'amour. De couvrir tout ces bruits de lits qui grincent et qui me filent des cauchemars à n'en plus finir. Des cauchemars dans lesquels je te perds, comme à chaque réveil. Comme l'abîme, et me mettre dedans. Terrible.
Et je me demande comment ramener la vie dans tes yeux. Est-ce ma faute ? Je n'aimerais pas. Je perds les mots, les branches sans feuilles, restent nues sans frisson.
Il est l'automne alors que le printemps se lève. Et moi je veux t'avoir à mes côtés, dans le sud n'importe où.

Ecrire au-dessus de la tête de lit — For Emma, forever ago.

M.

Fumeroles

19/11/2010 (21:15)

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Et toute cette histoire qui se répète. Et tes mêmes gestes que je ne veux pas surprendre. j'aimerais être aveugle, tu le sais bien. Tu le sens.
Je voudrais pas que le destin existe ; je veux renoncer à cette fatalité immuable. Je sens bien que tu veux partir encore et encore. Mais reste, un moment, une vie. Reste, le Sud t'attend, après, une fois là bas, fait ce que tu veux. mais je ne veux plus vivre l'hiver, je ne veux plus vivre Paris sans toi. Le comprends tu, ça, toi ?
Je veux des cinémas, des restos ratés, des journées sous la couette. Tant pis si c'est sans paroles, moi ça me va. Même si tu lis plus de la poésie pour que je m'endorme, même si tu ne récites plus les auteurs que tu aimes sous la douche. Même si tu as dépeuplé l'appartement encore et que pour me faire sourire quand même tu colles des mots jolis aux murs. Même si tu me sers mon café au lait au lit. Tout est devenu commun alors rien ne se ressemble. je la revois cette scène, moi le lit les yeux ouverts / toi la clope l'air de rien le papier blanc puis noirs mes yeux qui se ferment. Je ne veux pas revivre ça. Encore des ballades dans les rues, des musées où l'on s'ennuie, des pièces de théâtres où on s'endort. Des airs vagues, des blagues nulles pour les passant, des derniers métros, des verres de vin en tête à tête à s’enivrer à se sentir vivre. 
4 mois, quatre riens, c'est tout ce que je te demande, en guise d'urgence.

Emma,

Laid, le réveil sonne.

18/11/2010 (21:25)

Dos au vent, vendu. Et les mots qui s'emboîtent, lego grotesques. jeu de grand. Rebondir sur la musique, travailler la musique. Pas une ligne depuis une vie déjà. Faire des pas, des petits pas : des pas à faire, une affaire de pas donc ne pas faire.
Il y a un miroir immense, où je me regarde chaque matin, habillé différemment, habitué pareil. Et je me fends d'être écrivain je crois. Abusif, comme terme. Ecrivain. Ce n'est pas une fin, ce n'est pas un début, c'est rien. Jeu de grand enfant, égocentrique, déconcerté. Et l'ami, la mie câline qui remplie ton ventre atrophié. Tu en fais trop, et verbalement tu t'es souffle. Oui.
Et le dire "avant je n'étais rien" comme si aujourd'hui, maintenant, j'étais devenu quelque chose.
Il est 21h21, j'ai passé deux heures dans des bus immondes pour rentrer chez moi, et je perds mon latin,mon anglais, mon français en repensant à ces exams passer à passer et mes chemises mal repassées qui s'entassent dans ce placard sans lumière, et sans lumière je m'habille, et sans lumière je m'active. Alors que les sons se mélangent, sorti du bus, refuser d'y croire qu'il y a encore toutes ces marches à monter avant la maison. Et grande est la peine d'escalader jusqu'à son lit. La marche, 30 minutes, c'est ce qu'ils disaient en couverture du 20 minutes, et vous aussi, vous comprenez l'essence de rien du tout, qui fois un fois deux fait tout.
Il est 21h23. Je n'ai rien à dire.

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