Toi,

Hier il faisait gris, aujourd'hui le soleil le vent. Tu sais, ça balaye la mer, cela fait un coup de propre, il y a de la houle. J'aimerais être sur l'eau à cet instant. J'ai vu du monde aujourd'hui. Des gens que tu ne connais pas, parce que tu n'as pas voulu les connaître ; mes amis. Je compte les jours depuis que tu m'as dit que de toute façon ça nous mènerais à rien tout ça. J'ai perdu le fil, je crois que je m'accroche trop — tout à fait ancré, je ne rentre jamais au port. Je ne sais plus quoi écrire en introduction, et mes conclusions sont pitoyables, parce que j'y arrive à te haïr alors qu'on le sait toi et moi, que c'est le contraire.
Hier il pleuvait, mais tu le sais, tu étais là sous ce ciel. Je me demande si tu dansais, je ne sais pas, à chaque fois que je t'imagine ces derniers temps tu danses. Je ne pleure plus, c'est une nette amélioration. Je sais que tu ne lis pas les lettres, mais je les écris quand même, ça me détend, ça m'occupe dans le bus. Souvent les gens me regardent étrangement, puis ils se font à l'idée, il y a encore des gens qui écrivent des lettres.
Je n'ai bientôt plus d'encre,

Au revo


//