Lizzie ;
Si aux jours qui passent, je m'applique à la recherche vaine d'absolus sans univers, est ce que pour autant je trouverais des poutres pour me suspendre ? C'est mon flou a la folie agressive les soirs de fête. Le mariage s'annonce salé, la table mise, les couverts croisés en signe de malheur sûr. Les parallèles se touchent, une fois pour toute, histoire de. Histoire qu'enfin on puisse faire l'amour. J'aime Elodie, malgré les tempêtes, et les voiles se gonflent, direction ailleurs, direction l'imaginaire même des cavalcades.
A chaque éclair, et dieu sait qu'ils sont au nombre d'un par jour, il y a cette musique : trompettes et cordes, vie et cuivre. J'ai envie de sentir le transport. En fermant les yeux, les jours de beau temps — l'orage —, j'imagine ces tours qui ne sont que des champs et peu d'élus dans une arrivée sempiternelle, dans des déboulonneries qui ne débordent pas ne bavent pas.
Sans résistance, l'air des villes et les champs graves sont laminés — balayés en la mineur. Sans résistance, le compte en banque est négatif, à la fin du voyage, le moral et négatif ; il ne reste rien que des négatifs développés à la va-vite. Et alors les couleurs bavent, qu'est ce qu'il me reste à faire // je dis ?
les yeux fermés, je me sens en proie au cataclysme vibrant, j'ai des câlins qui m'enserrent et des impressions tentaculaires qui en découlent à répéter les rames de métro sans cesse à en effacer les destinations à en perdre les destinataires. Je ne sais plus à qui j'écris, je t'écris — tu n'es plus là. Même pas là à m'attendre à la fin de la journée parce que tu t'es ennuyée, tu n'es plus là et c'est le froid dans mes yeux, le froid de l'hiver qui ne se développe pas, qui est une fractale dans mon regard d'abyme, dans mon regard de milliers de regards. J'ai le pouvoir d'effacer les destinations, mais je ne veux pas renier les destinataires ; et tout tourne, sans cesse, et tout tourne et vibre. La ponctuation de mon cœur se découpe, dédouble.
Il y a des cartes postales sur les murs de ma chambre, c'est toi, c'est tout ce qui reste. Ton lit, c'est un cauchemar, j'y ai fait l'amour avec Elodie, et ce n'était pas drôle, c'était un instant sans instinct. une machine rodée, à s'en claquer les poumons, à s'en péter les vertèbres. J'aurais aimé être un sans sommeil // je ne suis qu'insomniaque fatigué alors que le jour arrive. Et quand vient le soir, alors que le ciel s'obscurcit en douceur, comme un fondu enchaîné que nul ne contrôle j'ai le cœur qui bat en instance. J'aimerais plaider pour ton retour, extradée ou juste exilée de mon amour // tu ne m'aimes donc plus ? Plutôt crever ou respirer // de toute façon le moral est le même.
Les yeux secs, je quitte mon rocher, mes ancrages. Sans habitudes, tu es partie. Il paraît que tu reviens, et je serais là sans doute, sans cesse. Ce n'est pas l'amour qui dicte, c'est tout ce que l'on met autour. Et alors, l'automne est une grande histoire puisqu'ici ne subsiste que l'été dans les regards angéliques. Elodie a joui, je cherchais ta voix, ton regard. Ce matin je lui ai dit de partir, de fuir. Cet après midi, nous avons fait l'amour. Et je ne suis qu'une dictée sous la souffrance, un bout de souffle plaqué entre deux épaules. A goûter un sein, à cracher sur mon prochain, à proner la vitesse, à n'aimer que l'immobile, le figer dans un espace qui ne se contrôle pas, entre deux parenthèses. Les parents taisent tes appels depuis que j'ai dit que je t'écrivais, que je t'écris sans cesse. Ils ont peur de comprendre, et moi, j'ai peur tout cours. Il ne reste que des photos.
Je quitte mon rocher, sans pour autant décoller mes pieds du sol. je glisse sans illusions et les vagues font des remous absudrdes — que vogue la galère. Tu y crois toi, que tu es à l'autre bout du monde à envoyer des lettres après être partie sans rien dire ? Tu y crois qu'aujourd'hui, cela fait un an et trois mois et dix sept jours ? Moi je ne le crois pas, mais pourtant. Ce n'est pas un rêve. Enfin, minuit sonne, le style n'est plus propre. Gardons nous des cataclysmes.
Dis, mais quand reviendras-tu ?