Early in the morning.

22/11/2010 (13:31)

Et le soleil, l'envie de partir. L'arbre des voisins n'a plus qu'une seule feuille, solitaire, salutaire. Retenir l'été, à un fil. L'automne, et son film qui passe devant mes yeux. Je deviens passif par le froid. Je ne suis pas fait pour ça.
Ca sent le froid dehors, malgré le grand soleil, les nuages épars. Je contemple ma chambre, dévastée, ou presque, d'une nuit sans lune. Des habits parterre, des livres qui s'empilent, et ces murs habillés à la va-vite de souvenirs. Le vent qui passe partout. La bibliothèque pleine à craquer. Le soleil ne réchauffe plus.
Les tasses de thé, vides, s'alignent, et les cours à réviser qui s'amoncellent. Au milieu de ce trop plein j'imagine le vide, entre toi et moi. j'imagine l'havre de paix que l'on peut se bâtir sur cette géographie variable, croulante, désespérée. 

Long is the night.

16/11/2010 (20:53)

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Qu'est ce qu'on écrit, au dos des cartes postales ?

Je n'aime pas Verlaine.

13/11/2010 (22:48)

Repose en paix, génération sacrifiée.

Ecrit sur un mur, à la vitesse de la lumière l'hiver. Et couché fissa dans un lit : y retrouver le soleil de 17h30 ; râle et dernière réjouissance.
Repose en paix, soleil de mai. L'hiver n'est pas là, l'hiver a le moral dans les chaussettes ; chemisettes. Mi novembre, yeux d'ambre, le feu aux joues, l'envie bravache, la parade immense :" trompette ! trompette". Et tambour battant, en bas de page "lu et approuvé", testament sans vers, testament quand même. Mélodie du bonheur, volant sans direction. Violons pour la rime, violent pour le rythme. Et choisir des mots comme des cartes, y lire l'avenir. Piocher dans l'air des odeurs du temps. Et perdre, forcément perdre. Le jour, l'heure.
Que le sol tremble avec les basses, tant pis pour les prophètes perdus, les poètes retrouvés. Et les amant, amantes. peau amande, yeux ronds. Tant pis pour les prophètes. Et que dure l'ennui, que dure les levers de soleil, que dure les airs hispaniques. Après tout, Attitude hache ses paroles. Alors la machine s'emballe.
L'heure est à la relecture, et tant pis pour le sens. L'axe paradigmatique et les airs d'opérettes. J'écris, sur l'autoroute de nos désirs. Tant pis pour le sens. J'aimerais trouver des mots beaux comme tes yeux.

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Valse.

10/11/2010 (23:39)

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Lettre Percée,
Jéricho — 23h20

Du réveil chaotique à l'absence d'envie, à tout moment de travailler vraiment. D'un bout à l'autre d'une journée qui ne semble plus vouloir s'achever. bientôt minuit, et combien de rire ? Combien de fois à regarder l'heure, avec l'espoir que le cours se termine. A tourner rond, à traîner, le regard en l'air. Ciel gris aujourd'hui. Et pluie. Partager le parapluie trop petit de Violette parce qu'elle ne veut pas que je me trempe. Rire aux blagues, à toutes les blagues. Être bien, je pense, tout simplement. Tant pis pour les cernes. Tant pis pour les histoires des uns des autres. Être bien, ce n'est pas une mince affaire. Je ne sais pas, si il faut être aveugle pour ça, je ne pense pas.
J'ai sorti du papier tout blanc, et je n'ai pas voulu écrire dessus. il y avait cet oral qui maintenant  est passé. En anglais. les questions de la prof était tirées par les cheveux. J'ai attendu que l'heure tourne. j'ai attendu qu'il fasse froid. Et à la pause, il faisait déjà nuit. Plus tard, demain, il y aura le lever de soleil, et sans doute une journée ressemblant à celle ci encore. J'ai oublié l'ennui, depuis que je sors de chez moi. j'ai oublié cette carapace horrible. J'ai oublié d'écrire sur moi aussi. mais j'essaie de me rattraper. Je chute, quelque part, je chute, dans cet oubli.Dans cette adoption d'attitudes saugrenues.Je tombe. Et j'aimerais atterrir dans un endroit chaud, chaud comme tes bras.
Alors que les doigts de mon père courent sur le manche de la guitare, je souris. Alors que plus tard, j'écoute un morceau encore et encore dans ma chambre avec l'envie de savoir comment ça fait de chanter ses sentiments ; je pense à toi. J'ai déchiré des vieux textes que je n'ai jamais aimé mais que je gardais ne sachant qu'en faire. J'ai laissé la vie triompher pour une fois sur ces histoires. Et je ne fume pas non, pourtant on pourrait le croire.
Maintenant, mon lit m'accueille, j'ai les yeux qui se ferment, la tête qui tourne un peu : le vin. Et j'essaye de trouver sur quel bout de ficelle on tire pour que tout vienne. Pour que tout se démêle, et qu'enfin je puisse voir la mosaïque. Le tableau, un tableau sans couleur.Et ton sourire : monochrome aux mille facettes — couleur arc-en-ciel.

Il ne reste plus qu'à signer, je crois que je ne sais plus dire. Il ne reste plus, qu'à fermer cette parenthèse. peut-être que je sais faire, ça, écrire et ne rien inventer.
 
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Le sourire forcé, figée la photo. En quelques sortes c’était le témoignage sexy d’une rencontre qui n’avait rien d’engageant. Elle était belle, sans doute. Lui un peu moins surement. Ils écoutaient des morceaux pâteux, presque gluant sur les doigts. C’était l’effet qu’avait l’alcool sur eux, leur ressenti, toutes ces choses. Il était souvent l’heure, souvent tard, souvent le moment donné. Et sur leurs murs on pouvait voir les stigmates de ces vies concises, gâchées, mâchées. Arrière plan glauque, cette image était à jeter, ils l'avaient toujours su, presque instinctivement.
Elle aimait les chansons à texte, lui les chanteuses à voix. Peut-être se complétaient-ils, il y avait surement autre chose. Tant pis pour la musique, tant pis pour leurs goûts. On n’en a rien à foutre de toute façon qu’il répétait les nuits d’ivresse. Non rien.
Ils attendaient le lundi soir impatiemment, parce que c’était l’instant d’armistice. Et c’est con, de fixer ça un lundi soir, parce que c’est peut-être le moment le plus bête d’une semaine. Tant pis. Ils avaient même fait des études complexes, des statistiques, des probabilités pour décréter que, définitivement, c’était le seul jour où il y avait vraiment aucune raison qu’il y ait quelque chose à faire ce soir là. Ils s’étaient appuyés en grande partie sur les programmes télévisés des 10 dernières années – fait marquant, le lundi 14 mars 2005, France 2 avait passé Apocalypse Now en version redux : hasard du calendrier, ou volonté profondément maline émanant d’une instance supérieure (après tout les voies du seigneur sont impénétrables) toujours est-il que cette découverte a provoqué un vif débat (un de plus), mais le lundi est resté le soir de l’armistice. Le lundi soir est définitivement le moment le plus con de la semaine.
C'était un lundi soir, et il ne fallait pas boire ce soir là. Alors tremblant, ils croyaient s'aimer, et c'était grotesque. Une pâle sotterie, un comble de cynisme dans lequel ils se complaisaient. Ils avaient fait cette photo un lundi soir je crois. Peut-être s'aimait-il, je ne crois pas, je n'ai jamais rien vu de tel chez eux, jamais rien vu de la lueur qui berce le fond du regard. Que des vitres au lieu des mirettes : fenêtre de l'âme - foutez-vous de moi. Les fonds de verres pouvant se conjuguer à tous les temps, toutes les modes, c'était beuverie sans arrêt. Lui avait une bonne situation, elle... Qu'est ce que c'est une bonne situation ? Le droit d'être présomptueux ? Ils ne fumaient pas, ils critiquaient ces gens qui avaient des cancers des poumons que c'était bien fait pour leur poire. Ils auraient pu mourir de cirrhose, mais eux, ce n'était pas pareil. Dommage.
Les lundi soir, ils regardaient ému cette image, comme si quelque chose était encore à déceler. Comme si quelque chose allait sortir de là. Rien ne venait, il était temps de se coucher, et demain de boire. Toujours la même histoire.
Moi j'ai vécu ça comme on regarde un film. Avec le retrait de l'incompréhension. Plus tard j'ai regardé A bout de souffle. Plus tard, j'ai écouté de la musique. Mais, les premières années, il fallait composer avec les cris entrecoupés de silences, rasades après rasades. Chin-chin. Dans les yeux, sinon ça porte malheur.
J'aurais aimé l'appeler Germaine, mais il ne s'appelait pas Michel. Ils étaient juste des gens, bonne situation, ne vivant que le lundi soir. Et ce soir là, s'ennuyant joyeusement. En croyant qu'ils vivaient.
Ce soir là, c'était un lundi. Et ce n'était pas l'armistice. C'était le soir de trop, celui de la trahison. Il était déjà torché avant d'arriver à la maison, et elle en prévision s'était descendue sa bouteille de vodka hebdomadaire. Il l'avait frappé, la tête avait percuté l'angle du meuble. C'est malheureux. Lui, il s'était juste taillé les veines. Et dans son hallucination alcoolique, il s'est sans doute dit qu'il désoûlé comme ça.
Je prends ça avec ironie. Je me dis qu'on ne choisit pas ses parents. Je pleure maintenant, je m'étais promis que je le ferais pas, pas pour ces salauds. Tant pis.

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