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Lucie,


You were dancing, it was winter.

Et mordu du froid, effrayé par la vitesse, je regardais à travers la vitre en attendant que les portes s'ouvrent. Mais rien à faire ; aucun moyen de s'enfuir. Alors j'ai pris mon mal en patience, dans l'inquiétude tu t'en rends bien compte. J'ai relu une dizaine de fois ces mots que tu avais posé près de la tasse de thé vide, ressorti cette vieille compilation de célibataire endurci, durement frappé par les creux relationnels. J'ai chanté boys don't cry en yaourt. j'avais envie de Manchester, de post-punk agressif. Une corde, une corde, je semblais crier en imitant les cure.
J'ai repensé à l'armée de choses à faire, j'ai laissé les habits dans le lave linge. J'ai pris le train, j'attends l'ouverture des portes sans respirer maintenant. Ivre de vitesse, aigris de l'ivresse. Et je ne sais pas où je vais. Les gares n'ont pas de noms connus. j'ai du dépasser le point de non retour, ma date limite. Je me périme sur le bord de l'a route.
Entrée en gare : entre deux tranches de vie, je m'égare. Et dans la foule j'ai toujours cette guitare en arrière qui semble survivre. J'avance confiant, comme si je savais où j'allais. Pays étranger, France, France où es-tu ? Ici, plus rien n'a de repère sans toi. Et toits à louer, est ce que ça existe ?
J'attends les flocons.
Après mon moment de folie, je suis rentré à l'appartement l'air de rien. Rien n'avait bougé. J'ai allumé la télé, attendu que ça passe. Alors, vu que ça passait pas, j'ai ouvert une bouteille et une autre et ainsi de suite. j'ai regardé la tasse être vide dans la lumière changeante. Puis je me suis souvenu de rien du tout si ce n'est deux ans et des brouettes. Il était l'heure à laquelle on remet en boucle la compilation dont j'ai parlé. Qu'on appelle des potes qu'on a pas vu depuis longtemps, et des ex qu'on a jamais aimé, dont a toujours aimé le cul. Personne répond, il n'est que deux heures pourtant. Et alors que désespéré, j'attends que le soleil se lève, je m'endors pathétique sur le canapé. L'heure a tourné, les saisons ont changées.

Tu me manques, anyway.

Will //


 

Laid, le réveil sonne.

18/11/2010 (21:25)

Dos au vent, vendu. Et les mots qui s'emboîtent, lego grotesques. jeu de grand. Rebondir sur la musique, travailler la musique. Pas une ligne depuis une vie déjà. Faire des pas, des petits pas : des pas à faire, une affaire de pas donc ne pas faire.
Il y a un miroir immense, où je me regarde chaque matin, habillé différemment, habitué pareil. Et je me fends d'être écrivain je crois. Abusif, comme terme. Ecrivain. Ce n'est pas une fin, ce n'est pas un début, c'est rien. Jeu de grand enfant, égocentrique, déconcerté. Et l'ami, la mie câline qui remplie ton ventre atrophié. Tu en fais trop, et verbalement tu t'es souffle. Oui.
Et le dire "avant je n'étais rien" comme si aujourd'hui, maintenant, j'étais devenu quelque chose.
Il est 21h21, j'ai passé deux heures dans des bus immondes pour rentrer chez moi, et je perds mon latin,mon anglais, mon français en repensant à ces exams passer à passer et mes chemises mal repassées qui s'entassent dans ce placard sans lumière, et sans lumière je m'habille, et sans lumière je m'active. Alors que les sons se mélangent, sorti du bus, refuser d'y croire qu'il y a encore toutes ces marches à monter avant la maison. Et grande est la peine d'escalader jusqu'à son lit. La marche, 30 minutes, c'est ce qu'ils disaient en couverture du 20 minutes, et vous aussi, vous comprenez l'essence de rien du tout, qui fois un fois deux fait tout.
Il est 21h23. Je n'ai rien à dire.

Mondes //s

15/11/2010 (22:59)

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J'écoute l'hiver sonner creux, 10h30 du mat. J'écoute les mots être mal placés, tombant en fin de phrase. Et les couleurs s'estompent.
Plonger dans l'eau, même si c'est gelé. Ecouter les cuivres teinter, rapper en yaourt sur jay-z, rapper oxmo de tête. Tête à tête avec l'océan. Ronde et jeu d'enfant. Dedans, dehors, de tout de n'importe quoi ?
Les vagues balancent, et rythment ma vie sans orage. Tout a coup, le ciel se fissure, et toute l'eau tombe sur notre tête. Des mots collés un à l'autre, de l'encre qui coule et des mots qui bavent. est ce que la vie est un mot juste ? Rayonnante question, trouble idée. Et dans les parcs ramasser les pâquerettes pour un bouquet de gosse. Septembre est enterré, octobre creuse sa tombe. Le temps est un salaud.

Bruxelles, Midi.

14/11/2010 (11:07)

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Birdy,



J'ai accroché au mur, nos incandescentes illusions. Perdus quelques part dans cette route, sûrement retrouvés nous nous sommes. Nous + nous combien égale ? Il était temps venteux, il était désir de vivre tempête lorsque les images de toi nue me sont arrivées. C'était un jour gris de toute manière et ta peau blanche dans ma tête ; c'était du noir et du blanc teinté de gris. Un panorama vif et brûlant. Chaud sans doute.
Alors que les mots saute-moutonnent sur mes rêves, j'imagine une vie parallèle. Alors piqué au vif, élan du coeur, symphonie furieuse. Nos cheveux sous la pluie. Nos mains enlacées, sans cesses : devenues calleuses de se serrer. Gerçures en bout de phrase, vide autour de la tête. Ballon à l'hélium et rien d'autre. Saute-moutonner encore encore toujours.
J'ai vidé toutes mes boîtes à mots pour une tapisserie verbale. j'ai tout vidé. Et j'ai respiré à nouveaux. Je n'aime toujours pas la poésie. J'ai toujours un souffle au coeur. Mal dégrossi, craquant de tous côtés. Je relis tous ces post-it qui font constellation, qui font tambour battant. Qui fondent dans mes mains, dans ma tête et dans mon coeur. Voilage pour pudeur. Voilage sur ton corps nu d'automne. Juillet s'est cassé une jambe dans l'escalier et boiteux il s'est éloigné. Le déclencheur, l'élément, de l'appareil photo. le bruit trop doux pour être vrai. Ta main sur moi.
Et des constellations embouties, papier jaune autocollant, bleu, vert, ocre. D'oiseaux en bateaux, jusqu'où peut planer l'amour ? Avant la chute libre. Et ouvrir nos parapluies, pour éviter la chute finalement. Même si les parapluies c'est pour les filles. Je ne veux pas m'enfoncer sans toi. Je ne veux pas quitter ton giron. Et tes regards immenses de chien et loup. Tes regards immenses à se noyer.

Et te dire que je t'aime, reine. 
A.

7 o'clock.

9/11/2010 (20:50)

Je suis allé au bout du quai, et vu qu'aucune réponse ne venait, je me suis assis là. L'air soucieux, surtout, pour que l'on me dérange pas. Je me suis assis, les pieds dans le vide, à quelques centimètres de l'eau. J'attendais la vague qui viendrait me prendre dans ses bras pour m'emmener loin. Je suis resté des heures sur cette digue de bois, à tourner dans ma tête mes 20 ans. Comme si j'attendais une réponse, comme si il y avait une réponse à fournir. Je repensais à ton sourire, sa couleur au coin du feu. J'ai allumé une cigarette, une autre. Et quand j'ai eu la gorge brûlante, j'ai su, qu'il n'y avait pas de réponses, qu'il n'y avait peut-être même pas de questions. Alors, j'ai fait demi-tour, je suis rentré dans le pub du village, j'ai commandé une guinness, et j'ai regardé mon reflet dans les perles de condensation, et le noir du liquide. Le barmaid m'a demandé comment ça allait avec son sale accent, ses mots gaéliques, et son air de sincérité. J'ai juste souri. Et j'ai pris du papier. Maintenant j'ai fini ma bière. Sans le faire exprès, j'ai posé mon verre sur le papier, désolé pour la tâche ronde.
C'est un papier bien moche pour te dire ce genre de chose. C'est une manière très abrupte de tourner les phrases. Et dans l'eau salée, l'eau gelée, il y avait ton reflet. J'aurais voulu me baigner.
I still need you.
I love you.

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