Lucie,
You were dancing, it was winter.
Et mordu du froid, effrayé par la vitesse, je regardais à travers la vitre en attendant que les portes s'ouvrent. Mais rien à faire ; aucun moyen de s'enfuir. Alors j'ai pris mon mal en patience, dans l'inquiétude tu t'en rends bien compte. J'ai relu une dizaine de fois ces mots que tu avais posé près de la tasse de thé vide, ressorti cette vieille compilation de célibataire endurci, durement frappé par les creux relationnels. J'ai chanté boys don't cry en yaourt. j'avais envie de Manchester, de post-punk agressif. Une corde, une corde, je semblais crier en imitant les cure.
J'ai repensé à l'armée de choses à faire, j'ai laissé les habits dans le lave linge. J'ai pris le train, j'attends l'ouverture des portes sans respirer maintenant. Ivre de vitesse, aigris de l'ivresse. Et je ne sais pas où je vais. Les gares n'ont pas de noms connus. j'ai du dépasser le point de non retour, ma date limite. Je me périme sur le bord de l'a route.
Entrée en gare : entre deux tranches de vie, je m'égare. Et dans la foule j'ai toujours cette guitare en arrière qui semble survivre. J'avance confiant, comme si je savais où j'allais. Pays étranger, France, France où es-tu ? Ici, plus rien n'a de repère sans toi. Et toits à louer, est ce que ça existe ?
J'attends les flocons.
Après mon moment de folie, je suis rentré à l'appartement l'air de rien. Rien n'avait bougé. J'ai allumé la télé, attendu que ça passe. Alors, vu que ça passait pas, j'ai ouvert une bouteille et une autre et ainsi de suite. j'ai regardé la tasse être vide dans la lumière changeante. Puis je me suis souvenu de rien du tout si ce n'est deux ans et des brouettes. Il était l'heure à laquelle on remet en boucle la compilation dont j'ai parlé. Qu'on appelle des potes qu'on a pas vu depuis longtemps, et des ex qu'on a jamais aimé, dont a toujours aimé le cul. Personne répond, il n'est que deux heures pourtant. Et alors que désespéré, j'attends que le soleil se lève, je m'endors pathétique sur le canapé. L'heure a tourné, les saisons ont changées.
Tu me manques, anyway.
Will //