Je suis allé au bout du quai, et vu qu'aucune réponse ne venait, je me suis assis là. L'air soucieux, surtout, pour que l'on me dérange pas. Je me suis assis, les pieds dans le vide, à quelques centimètres de l'eau. J'attendais la vague qui viendrait me prendre dans ses bras pour m'emmener loin. Je suis resté des heures sur cette digue de bois, à tourner dans ma tête mes 20 ans. Comme si j'attendais une réponse, comme si il y avait une réponse à fournir. Je repensais à ton sourire, sa couleur au coin du feu. J'ai allumé une cigarette, une autre. Et quand j'ai eu la gorge brûlante, j'ai su, qu'il n'y avait pas de réponses, qu'il n'y avait peut-être même pas de questions. Alors, j'ai fait demi-tour, je suis rentré dans le pub du village, j'ai commandé une guinness, et j'ai regardé mon reflet dans les perles de condensation, et le noir du liquide. Le barmaid m'a demandé comment ça allait avec son sale accent, ses mots gaéliques, et son air de sincérité. J'ai juste souri. Et j'ai pris du papier. Maintenant j'ai fini ma bière. Sans le faire exprès, j'ai posé mon verre sur le papier, désolé pour la tâche ronde.
C'est un papier bien moche pour te dire ce genre de chose. C'est une manière très abrupte de tourner les phrases. Et dans l'eau salée, l'eau gelée, il y avait ton reflet. J'aurais voulu me baigner.
C'est un papier bien moche pour te dire ce genre de chose. C'est une manière très abrupte de tourner les phrases. Et dans l'eau salée, l'eau gelée, il y avait ton reflet. J'aurais voulu me baigner.
I still need you.
I love you.
I love you.