Matt /
T'avais écrit "Farewell Mylady" sur l'enveloppe, mais j'y croyais pas vraiment. T'avais cacheté ça, de salive un peu sur la colle qui ne colle pas vraiment des enveloppes. Tu n'avais pas fait l'affront de la timbrer, ni d'utiliser une pré-timbré car tu disais que c'était plus pratique, les enveloppes pré-timbrées.
Je crois que j'ai veillé tant que j'ai pu et que tu as eu raison de moi. T'es partit — je ne t'ai pas entendu. Je savais sans lire ta lettre, mais je l'ai lue quand même. J'ai eu un pli amer, sur le coin de la bouche. La première fois. La deuxième, j'ai essayé que les choses coulent.
Je crois que j'ai pleuré beaucoup, avec l'espoir que tu reviennes, que tu déchires ce papier et que tu dises que c'est de la connerie, simple.
J'ai eu des nouvelles de toi, grâce à Emilie. Elle m'a dit que t'allais pas bien. C'était le mois dernier. Je me disais "bien fait", mais le coeur n'y était pas.
L'appart' est grand quand on y est tout seul, et les murs sont les témoins accablant d'un passé imparfait devenu simple. J'ai pas voulu changer. Pas avant que tu reviennes.
Maintenant, ça fait trois mois que t'es parti. Trois mois et un peu plus. Mais bon, trois mois pour faire simple. Les vacances se sont terminées pour moi, sans fanfare. A peine une semaine sur la côte, en Normandie, chez mes parents. Ils m'ont dit que j'avais mauvaise mine. A coup sur que le ciel était moins radieux que le tiens. T'as dû rentrer dans ton espace vide. Dans ta zone de non-vie. J'aimerais savoir comment tu te sens. Je sais que ça va sans aller ; du moins j'imagine. Trois heures pour revenir de chez toi — rentrer dans un chez toi sans nature, sans aspérités sur les murs. Tu sais très bien que je veux te revoir. Te sentir près, parce que ton odeur est la seule qui me convienne.
Je t'imagine écrire sans trop savoir quoi dire pour combler tes jours, sortir la nuit un peu avec quelques amis. Ecouter sans cesse les mêmes disques. T'as du avoir ta période Joy Division, et ce n'est pas forcément mauvais signe : juste après tu t'essaieras à la couleur.
Je me demande si.
Un verre, au Café Noir. A 18h, ou 19h ou plus tard. Un vendredi.
Vendredi.
T'avais écrit "Farewell Mylady" sur l'enveloppe, mais j'y croyais pas vraiment. T'avais cacheté ça, de salive un peu sur la colle qui ne colle pas vraiment des enveloppes. Tu n'avais pas fait l'affront de la timbrer, ni d'utiliser une pré-timbré car tu disais que c'était plus pratique, les enveloppes pré-timbrées.
Je crois que j'ai veillé tant que j'ai pu et que tu as eu raison de moi. T'es partit — je ne t'ai pas entendu. Je savais sans lire ta lettre, mais je l'ai lue quand même. J'ai eu un pli amer, sur le coin de la bouche. La première fois. La deuxième, j'ai essayé que les choses coulent.
Je crois que j'ai pleuré beaucoup, avec l'espoir que tu reviennes, que tu déchires ce papier et que tu dises que c'est de la connerie, simple.
J'ai eu des nouvelles de toi, grâce à Emilie. Elle m'a dit que t'allais pas bien. C'était le mois dernier. Je me disais "bien fait", mais le coeur n'y était pas.
L'appart' est grand quand on y est tout seul, et les murs sont les témoins accablant d'un passé imparfait devenu simple. J'ai pas voulu changer. Pas avant que tu reviennes.
Maintenant, ça fait trois mois que t'es parti. Trois mois et un peu plus. Mais bon, trois mois pour faire simple. Les vacances se sont terminées pour moi, sans fanfare. A peine une semaine sur la côte, en Normandie, chez mes parents. Ils m'ont dit que j'avais mauvaise mine. A coup sur que le ciel était moins radieux que le tiens. T'as dû rentrer dans ton espace vide. Dans ta zone de non-vie. J'aimerais savoir comment tu te sens. Je sais que ça va sans aller ; du moins j'imagine. Trois heures pour revenir de chez toi — rentrer dans un chez toi sans nature, sans aspérités sur les murs. Tu sais très bien que je veux te revoir. Te sentir près, parce que ton odeur est la seule qui me convienne.
Je t'imagine écrire sans trop savoir quoi dire pour combler tes jours, sortir la nuit un peu avec quelques amis. Ecouter sans cesse les mêmes disques. T'as du avoir ta période Joy Division, et ce n'est pas forcément mauvais signe : juste après tu t'essaieras à la couleur.
Je me demande si.
Un verre, au Café Noir. A 18h, ou 19h ou plus tard. Un vendredi.
Vendredi.
Emma ;