Et toute cette histoire qui se répète. Et tes mêmes gestes que je ne veux pas surprendre. j'aimerais être aveugle, tu le sais bien. Tu le sens.
Je voudrais pas que le destin existe ; je veux renoncer à cette fatalité immuable. Je sens bien que tu veux partir encore et encore. Mais reste, un moment, une vie. Reste, le Sud t'attend, après, une fois là bas, fait ce que tu veux. mais je ne veux plus vivre l'hiver, je ne veux plus vivre Paris sans toi. Le comprends tu, ça, toi ?
Je veux des cinémas, des restos ratés, des journées sous la couette. Tant pis si c'est sans paroles, moi ça me va. Même si tu lis plus de la poésie pour que je m'endorme, même si tu ne récites plus les auteurs que tu aimes sous la douche. Même si tu as dépeuplé l'appartement encore et que pour me faire sourire quand même tu colles des mots jolis aux murs. Même si tu me sers mon café au lait au lit. Tout est devenu commun alors rien ne se ressemble. je la revois cette scène, moi le lit les yeux ouverts / toi la clope l'air de rien le papier blanc puis noirs mes yeux qui se ferment. Je ne veux pas revivre ça. Encore des ballades dans les rues, des musées où l'on s'ennuie, des pièces de théâtres où on s'endort. Des airs vagues, des blagues nulles pour les passant, des derniers métros, des verres de vin en tête à tête à s’enivrer à se sentir vivre.
4 mois, quatre riens, c'est tout ce que je te demande, en guise d'urgence.
Emma,