Maman,
Dehors, il fait beau. Tu m'as toujours dit de pointer le nez dehors quand il fait beau. Que je reste un peu trop souvent enfermé, entouré de choses ; de livres, de films, et d'autres trucs qui te dépassent. Avec le temps, j'ai commencé à apprendre à apprécier l'air qui caresse le visage, et le vent frais qui fait que la mer est belle car pleine de cette mousse blanche qu'est l'écume.
Dehors, il fait beau. Le printemps semble encore frais, resplendissant. La douceur des jours est un peu la même que le velours de ta robe de soirée que tu as mise pour mon 18ème anniversaire. Il y a les oiseaux le matin, je les entends à la fenêtre. Bientôt l'été fatigant, mais pour le moment, le printemps.
J'écoutais de la musique ce matin, tu sais, toujours un peu la même. Des choses sans trop de profondeur, mais bon, ça me plait bien. Et puis j'ouvrais les yeux, et les volets, enfin, oui, dehors, il fait beau. La chanson a fini par s'achever, puis le CD, et je suis resté un peu là, à contempler le silence, écouter le soleil qui baignait la chambre et le quartier. Les mots accrochent un peu, et ne glissent pas. C'est le papier, le stylo, j'en sais rien ; ça accroche.
Je me demande, la table de la salle à manger ou la table basse du salon ? Il n'y a pas trop d'endroit pour annoncer ce genre de choses. Ce serait lâche de laisser ça en plan sur mon bureau. Il est 13h45, j'ai mangé des pâtes, il n'y a plus rien dans le frigo.
Damien a appelé, il voulait savoir s'il pouvait passé manger demain soir, j'ai dit que j'en savais rien, et puis il a dit qu'il rappèlerait ce soir. Moi en raccrochant, j'ai vu qu'il faisait toujours beau dehors, et que c'est comme ça, on n'y peut rien.
En partant, je laisserai les clefs dans la boîte au lettre, histoire que je les perde pas en route. Tu pourras guetter mon retour ; juste un peu. Promis, je ne serais pas long : il fait si beau dehors. Un mois, peut-être deux. Je crois qu'il me le faut le temps que j'avance, que je mette ma vie de côté. Deux mois de marche, tu crois que je ferais taire tout ces bruits la nuit, ça ne me berce pas, ça ne me hante pas. C'est juste bruyant. Je sais tu ne comprends pas, pas très bien, et je me mets à ta place et je serais que je ne comprendrais pas aussi. Mais il me faut ça ; il faut aussi que tu essayes de le comprendre.
Ne t'inquiète pas — et Dieu, je sais que cette phrase est ridicule. Mais, ne t'inquiète pas, j'ai de l'argent, et puis, pour le reste je t'écrirais.
Ne te tracasse pas trop avec tout ça. Ce n'est pas ta faute, au contraire. Mais il fait beau dehors, aujourd'hui, je n'ai qu'une chemise. J'ai mis mon jean tout troué même si je sais que tu dois faire les gros yeux en te disant que c'est pas une tenu. Je t'assure, tout le monde a toujours trouvé que j'étais un type bien, trou dans le jean ou pas.
Enfin, si il fait beau encore ce week end, profites-en. Va faire un tour sur la côte bleu ; à Méjean ou je ne sais pas. Prends une glace en terrasse à Carry. Ne pense pas trop à moi, j'ai besoin.
Je t'embrasse, je t'aime.
A très vite,
Dehors, il fait beau. Tu m'as toujours dit de pointer le nez dehors quand il fait beau. Que je reste un peu trop souvent enfermé, entouré de choses ; de livres, de films, et d'autres trucs qui te dépassent. Avec le temps, j'ai commencé à apprendre à apprécier l'air qui caresse le visage, et le vent frais qui fait que la mer est belle car pleine de cette mousse blanche qu'est l'écume.
Dehors, il fait beau. Le printemps semble encore frais, resplendissant. La douceur des jours est un peu la même que le velours de ta robe de soirée que tu as mise pour mon 18ème anniversaire. Il y a les oiseaux le matin, je les entends à la fenêtre. Bientôt l'été fatigant, mais pour le moment, le printemps.
J'écoutais de la musique ce matin, tu sais, toujours un peu la même. Des choses sans trop de profondeur, mais bon, ça me plait bien. Et puis j'ouvrais les yeux, et les volets, enfin, oui, dehors, il fait beau. La chanson a fini par s'achever, puis le CD, et je suis resté un peu là, à contempler le silence, écouter le soleil qui baignait la chambre et le quartier. Les mots accrochent un peu, et ne glissent pas. C'est le papier, le stylo, j'en sais rien ; ça accroche.
Je me demande, la table de la salle à manger ou la table basse du salon ? Il n'y a pas trop d'endroit pour annoncer ce genre de choses. Ce serait lâche de laisser ça en plan sur mon bureau. Il est 13h45, j'ai mangé des pâtes, il n'y a plus rien dans le frigo.
Damien a appelé, il voulait savoir s'il pouvait passé manger demain soir, j'ai dit que j'en savais rien, et puis il a dit qu'il rappèlerait ce soir. Moi en raccrochant, j'ai vu qu'il faisait toujours beau dehors, et que c'est comme ça, on n'y peut rien.
En partant, je laisserai les clefs dans la boîte au lettre, histoire que je les perde pas en route. Tu pourras guetter mon retour ; juste un peu. Promis, je ne serais pas long : il fait si beau dehors. Un mois, peut-être deux. Je crois qu'il me le faut le temps que j'avance, que je mette ma vie de côté. Deux mois de marche, tu crois que je ferais taire tout ces bruits la nuit, ça ne me berce pas, ça ne me hante pas. C'est juste bruyant. Je sais tu ne comprends pas, pas très bien, et je me mets à ta place et je serais que je ne comprendrais pas aussi. Mais il me faut ça ; il faut aussi que tu essayes de le comprendre.
Ne t'inquiète pas — et Dieu, je sais que cette phrase est ridicule. Mais, ne t'inquiète pas, j'ai de l'argent, et puis, pour le reste je t'écrirais.
Ne te tracasse pas trop avec tout ça. Ce n'est pas ta faute, au contraire. Mais il fait beau dehors, aujourd'hui, je n'ai qu'une chemise. J'ai mis mon jean tout troué même si je sais que tu dois faire les gros yeux en te disant que c'est pas une tenu. Je t'assure, tout le monde a toujours trouvé que j'étais un type bien, trou dans le jean ou pas.
Enfin, si il fait beau encore ce week end, profites-en. Va faire un tour sur la côte bleu ; à Méjean ou je ne sais pas. Prends une glace en terrasse à Carry. Ne pense pas trop à moi, j'ai besoin.
Je t'embrasse, je t'aime.
A très vite,
Ton fils.