Arthur ;
J'écoute la pluie tomber.
Il y a un vinyle qui tourne sur la platine. Trois jours que je ne sors pas, et la plupart du temps avec mon casque sur les oreilles je divague. Je fume des joins, je fais semblant de rien, puis tout devient calme. A trainer dans une robe d'été, la pluie à regarder dehors. Ca en fait des occupations. J'écoute Kings Of Convenience. J'aimerais être ailleurs, près de toi, juste près de toi. J'aimerais t'expliquer, mais tu n'es pas là à côté à écouter. Je laisse les larmes couler, ma robe d'été est froissée. Je n'ai plus un sou, je finis de rêver les poches vides. Je ne pars pas à Tokyo, John avait une copine déjà. Je suis bloqué ici, un peu, dans ce froid loin de toi. J'aimerais te dire que tu me manques, je sais que tu ne me croiras pas. C'est vrai pourtant. La pluie tombe, on ne peut la retenir.
Ce n'est plus des pages que je devrais t'écrire, mais des livres. il n'y a aucune excuse qui en vaudrait la peine. Anyway, j'ai cru, je ne fais que croire : cela ne me réussi pas. L'horloge sur le mur en face de mon lit s'est arrêtée. Il n'y a plus de tic tac, plus de rythme. Quelque part, il y a des joies omniprésentes, quelque part je ne trouve plus la foi en rien.
Je crois qu'on est désarmé, il faut s'y faire. Tu dis que tu ne me connais plus, mais avant que je parte tu me connaissais par cœur — tu n'as pas compris. A quoi bon se connaître ? Je ne ressens pas de vibrations le long de ma peau quand la musique démarre c'est n'importe quoi.
Dans la glace il n'y a plus rien, j'aimerais faire parti de ce monde de reflet.
Je rentre, fin septembre.
Lizzie